Rosée du ciel 88 Du 15 janvier 2018
L’Enthousiasme authentifie l’intention (5ème et dernière partie)
«Pilate leur parla de nouveau, dans l’intention de relâcher Jésus. Et ils crièrent: Crucifie, crucifie-le! Pilate leur dit pour la troisième fois: Quel mal a-t-il fait? Je n’ai rien trouvé en lui qui mérite la mort. Je le relâcherai donc, après l’avoir fait battre de verges. Mais ils insistèrent à grands cris, demandant qu’il fût crucifié. Et leurs cris l’emportèrent: Pilate prononça que ce qu’ils demandaient serait fait. Il relâcha celui qui avait été mis en prison pour sédition et pour meurtre, et qu’ils réclamaient; et il livra Jésus à leur volonté» (Luc;23:20-25).
Il m’a semblé tout au long de cette série de méditation, sur l’enthousiasme qui authentifie l’intention, que nous n’avons abordé que des aspects qui se sont avérés positifs, nous permettant de voir combien l’intention était bonne.
Il nous faut à présent, respecter ce que les littéraires et peut être même les scientifiques nomment le parallélisme des formes, en nous faisant une idée exacte de ce que représente une fausse intention, qui ne révèle ni plus ni moins, qu’une absence totale d’enthousiasme.
En cela le récit du personnage iconoclaste, c’est à dire, du briseur d’images et de repères justes, qu’était Pilate est très intéressant à étudier, sinon à élucider. En effet, pour humilier et asservir un peu plus le peuple juif et son clergé, il n’hésitera pas de faire mettre à l’entrée du temple, pourtant bâti par le roi Hérode qui voulait faire plaisir aux juifs pour avoir leur adhésion, un aigle, symbole de l’empereur et de la domination romaine sur cette colonie.
Comment expliquer, qu’un homme aussi puissant, d’une fermeté certaine, qui n’hésitait pas à mater la rébellion des zélotes avec une cruauté sans commune mesure, envoyant à la crucifixion des centaines de personnes chaque jour, à l’intention de relâcher Jésus et n’y parvient pas.
Les principaux sacrificateurs et les scribes du peuple qui vouaient une haine viscérale à Jésus, portèrent des accusations sur Jésus devant Pilate, avec l’intention qu’il soit condamné.
«Ils se levèrent tous, et ils conduisirent Jésus devant Pilate. Ils se mirent à l’accuser, disant: Nous avons trouvé cet homme excitant notre nation à la révolte, empêchant de payer le tribut à César, et se disant lui-même Christ, roi. Pilate l’interrogea, en ces termes: Es-tu le roi des Juifs? Jésus lui répondit: Tu le dis. Pilate dit aux principaux sacrificateurs et à la foule: Je ne trouve rien de coupable en cet homme. Mais ils insistèrent, et dirent: Il soulève le peuple, en enseignant par toute la Judée, depuis la Galilée, où il a commencé, jusqu’ici. Quand Pilate entendit parler de la Galilée, il demanda si cet homme était Galiléen; et, ayant appris qu’il était de la juridiction d’Hérode, il le renvoya à Hérode, qui se trouvait aussi à Jérusalem en ces jours-là »(Luc;23:1-7).
Pour autant, après l’avoir interrogé, Pilate ne trouva rien à reprocher à Jésus, et il le fit savoir, aux sacrificateurs et au peuple. Mais son intention est mis à mal, à cause de l’insistance de ses interlocuteurs, c’est ainsi qui fit le choix, de se débarrasser du dossier, en l’envoyant chez Hérode, justifiant que ce problème n’était pas de sa juridiction, mais celle d’Hérode.
Souvent face à l’insistance ou la persistance des problèmes, d’une épreuve, de circonstances difficiles par lesquelles il nous arrive de passer, nous avons l’intention de les affronter, mais lorsqu’il semble que ces faits perdurent, nous avons vite fait de capituler devant eux, de plusieurs façons, soit nous attribuons cela à Dieu, ce qui est une accusation, ou comme c’est souvent le cas, nous versons dans la fatalité, la résignation.
Nous prenons si souvent le raccourcie de la démission face à notre responsabilité, pensant remettre à Dieu le Père ou à notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ, des domaines de notre existence, qu’il a sciemment mis dans la sphère de nos responsabilités.
Toutes les choses que nous sommes censés faire, que nous refusons de faire, toute once d’autorité ou de compétence que nous refusons d’exercer, reviendra à nous, tel un boomerang, dans une configuration que nous aurons consciemment ou inconsciemment rendu plus difficile à résoudre. Pilate va l’apprendre à ses dépens.
«Lorsque Hérode vit Jésus, il en eut une grande joie; car depuis longtemps, il désirait le voir, à cause de ce qu’il avait entendu dire de lui, et il espérait qu’il le verrait faire quelque miracle. Il lui adressa beaucoup de questions; mais Jésus ne lui répondit rien. Les principaux sacrificateurs et les scribes étaient là, et l’accusaient avec violence. Hérode, avec ses gardes, le traita avec mépris; et, après s’être moqué de lui et l’avoir revêtu d’un habit éclatant, il le renvoya à Pilate» (Luc;23:8-11).
Pilate n’a donc rien réglé, sinon qu’il a contribué malgré lui, à donner une occasion à Hérode de mépriser Jésus et de se moquer de lui. C’est après avoir assouvi ses fantasmes, qu’il renvoie comme on le dit dans un langage populaire, la patate chaude dans les mains de Pilate.
Le manque d’enthousiasme, de Pilate se révèle au grand jour, du fait de ses atermoiements, de ses tergiversations, ainsi la vraie nature de son intention se révèle au grand jour.
«Pilate leur dit: Vous m’avez amené cet homme comme excitant le peuple à la révolte. Et voici, je l’ai interrogé devant vous, et je ne l’ai trouvé coupable d’aucune des choses dont vous l’accusez; Hérode non plus, car il nous l’a renvoyé, et voici, cet homme n’a rien fait qui soit digne de mort. Je le relâcherai donc, après l’avoir fait battre de verges » (Luc;23:14-16).
Bien que n’ayant pas trouvé Jésus coupable d’aucune chose dont on l’accuse, nous pouvons nous interroger sur les raisons qui poussent Pilate à suggérer la libération de élus qu’il sait innocent, après l’avoir battu de verges?
Cela ne s’explique pas. La pression que lui font subir ses interlocuteurs, surexcités, qui en veulent à la vie du Fils de Dieu, Jésus, le Roi des Juifs, qu’ils accusent à dessein de sédition, est révélateur de cet état de chose. Il nous faut lire les récits de l’évangile, autour de cette affaire, pour nous rendre compte, de ce qui se passait réellement dans le fort intérieur de Pilate.
«Lorsque les principaux sacrificateurs et les huissiers le virent, ils s’écrièrent: Crucifie! crucifie! Pilate leur dit: Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le; car moi, je ne trouve point de crime en lui. Les Juifs lui répondirent: Nous avons une loi; et, selon notre loi, il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu. Quand Pilate entendit cette parole, sa frayeur augmenta. Il rentra dans le prétoire, et il dit à Jésus: D’où es-tu? Mais Jésus ne lui donna point de réponse. Pilate lui dit: Est-ce à moi que tu ne parles pas? Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te crucifier, et que j’ai le pouvoir de te relâcher? Jésus répondit: Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir, s’il ne t’avait été donné d’en haut. C’est pourquoi celui qui me livre à toi commet un plus grand péché. Dès ce moment, Pilate cherchait à le relâcher. Mais les Juifs criaient: Si tu le relâches, tu n’es pas ami de César. Quiconque se fait roi se déclare contre César. Pilate, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors; et il s’assit sur le tribunal, au lieu appelé le Pavé, et en hébreu Gabbatha. C’était la préparation de la Pâque, et environ la sixième heure. Pilate dit aux Juifs: Voici votre roi. Mais ils s’écrièrent: Ote, ôte, crucifie-le! Pilate leur dit: Crucifierai-je votre roi? Les principaux sacrificateurs répondirent: Nous n’avons de roi que César. Alors il le leur livra pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus, et l’emmenèrent » (Jean;19:6-16).
De ce récit tel que Jean nous le partage, nous retenons cinq faits liés à notre méditation.
- Lorsque nous cédons au pression nous avons tendance à laisser à d’autres le soin de prendre les décisions ou de faire des choses, à l’encontre des vérités évidentes qui sont les nôtres
«Lorsque les principaux sacrificateurs et les huissiers le virent, ils s’écrièrent: Crucifie! crucifie! Pilate leur dit: Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le; car moi, je ne trouve point de crime en lui ».
- La pression constante à laquelle nous pouvons être soumis agit sur notre environnement émotionnel, et peut susciter la peur, donc tuer notre enthousiasme
«Les Juifs lui répondirent: Nous avons une loi; et, selon notre loi, il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu. Quand Pilate entendit cette parole, sa frayeur augmenta ».
- Même investie d’un pouvoir ou d’une autorité, nous risquons d’être paralyser dans nos actions lorsque nous sommes sous mauvaise influence
«Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te crucifier, et que j’ai le pouvoir de te relâcher? ».
- Les menaces consistent à user de paroles ayant pour but de nous intimider et de nous déstabiliser de l’intérieur, ne pas y veiller en les discernant, est la voie royale à la capitulation
« Dès ce moment, Pilate cherchait à le relâcher. Mais les Juifs criaient: Si tu le relâches, tu n’es pas ami de César. Quiconque se fait roi se déclare contre César. Pilate, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors ».
- Le manque d’enthousiasme mène à un processus, qui nous emmène à nous renier nous-même, révèle au-delà de nos apparences, notre réel état de nudité interne, et nous permet d’authentifier des fausses intentions, qui n’étaient en réalité que des vœux pieux
«Pilate dit aux Juifs: Voici votre roi. Mais ils s’écrièrent: Ote, ôte, crucifie-le! Pilate leur dit: Crucifierai-je votre roi? Les principaux sacrificateurs répondirent: Nous n’avons de roi que César. Alors il le leur livra pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus, et l’emmenèrent ».
La triste constatation dans cette affaire concernant Pilate, c’est qu’au-delà de son intention de relâcher Jésus, au même titre que le perfide Hérode, l’histoire et l’Éternité ont inscrit ce qui suit : «Les rois de la terre se sont soulevés, Et les princes se sont ligués Contre le Seigneur et contre son Oint. En effet, contre ton saint serviteur Jésus, que tu as oint, Hérode et Ponce Pilate se sont ligués dans cette ville avec les nations et avec les peuples d’Israël, pour faire tout ce que ta main et ton conseil avaient arrêté d’avance »
(Actes;4:26-28).
Je puis vous assurer, qu’ils auront à répondre de leurs actes, devant le Souverain Roi des rois et Seigneur des seigneurs, au jour du jugement.
Comme quoi, l’enfer est pavé de bonnes intentions.
Soyez hautement favorisés
Certes il est impossible que DIEU mente, mais il est possible que l’homme se mente à lui-même. Pilate s’est lavé les mains du sort de Jésus par ce qu’il a estimé que ce n’était pas de sa responsabilité. Je suis interpelé par la manière avec laquelle vous faites un parallèle avec nos propres vies. Il est vrai qu’il peut nous arriver d’abandonner face aux difficultés et pressions comme Pilate et cet enseignement me fait réaliser que dans bien des cas j’ai peut-être baissé les bras. Mais on pourrait poser cette question, Pilate avait-il vraiment le choix ? Si s’était écrit ça devait arriver. De même avons-nous braiment le choix ? Si c’est écrit ça doit arriver. D’où la célèbre phrase cher à nos compatriotes gabonais (chrétiens inclus) « On va encore faire comment ? ». Lorsqu’on a connu la défaite depuis trop longtemps on est tenté de penser qu’on est un perdant. Votre enseignement me donne à réfléchir. Merci pour cette rosée matinale.
Ps : Je reste toujours sur ma fin par rapport à l’entêtement mais bon…