MESSAGE DE CIRCONSTANCE DU REVEREND FRANCIS MICHEL MBADINGA CO-FACILITATEUR AU DIALOGUE NATIONAL DANS LE CADRE DE LA PLÉNIÈRE D’OUVERTURE DE LA PHASE POLITIQUE DU DIALOGUE

Que la grâce ce notre Seigneur Jesus Christ soit avec vous.
À l’occasion de la présente cérémonie d’ouverture du Dialogue dans sa phase Politique, les co-facilitateurs nationaux, et la communauté chrétienne à laquelle j’appartiens, rappellent que les termes de notre constitution, consacrent la laïcité de l’État. Cela ne signifie pas bâtir un État sans Dieu, c’est à dire sans les valeurs cardinales qu’IL incarne.
La notion de Dieu dans notre constitution représente plus qu’une loi. Elle impose au sein de notre pays, des valeurs de justice et d’équité qui régissent la manière de gérer notre quotidien et instituent, les règles de bonne gouvernance. Elle engage aussi chacun d’entre nous en tant que gabonais d’origine ou d’adoption, à nous attendre chaque jour à ses faveurs, à son amour et à ses bienfaits.
Nous rappelons avec force le Psaumes;33:12: « Heureuse la nation dont l’Éternel est le Dieu! Heureux le peuple qu’il choisit pour son héritage! ».
C’est le péché qui est à l’origine des disgrâces et des malédictions qui frappent les nations. Surtout lorsque ces nations tendent vers l’abomination et vont, à l’encontre des principes de vie et de bienveillance prônés et inspirés de la Parole de Dieu.
Il est écrit : « Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, Qui changent les ténèbres en lumière, et la lumière en ténèbres, Qui changent l’amertume en douceur, et la douceur en amertume! » (Ésaïe;5:20).
Il y a véritablement dans notre pays une crise morale, une négation des valeurs, un mépris des institutions en tête desquelles, la famille qui est la première institution crée par Dieu lui-même.
Une nation sans âme c’est à dire, sans valeurs morales est une nation qui se putréfie. Nous voulons ici interpeller, les acteurs politiques sur les dangers que constituent, le mensonge institutionnalisé, le manque de respect des aînés, des autorités, la démission des parents face à une génération d’enfants qui sont en passe de se radicaliser.
C’est ici le lieu de dire que Dieu, le créateur de l’univers, est aussi le Dieu de nos familles, le Dieu de nos nations, le Dieu de nos États, le Dieu des membres de la classe Politique dans son ensemble, le Dieu des chefs d’État et de gouvernement. Si nous nous appuyons sur lui, ses faveurs, ses grâces particulières et même sa divine providence, permettraient à bien des gouvernants d’œuvrer de manière exceptionnelle, même en temps de crises difficiles.
Je voudrais vous édifier en vous comptant cette histoire:
« Il arriva qu’un roi voulu offrir à une sommité spirituelle un superbe cadeau. C’était une paire de ciseaux en or incrustés de diamants et d’autres pierres précieuses. L’homme de Dieu remercia le roi et lui dit: [votre geste me touche beaucoup. Malheureusement je ne puis accepter votre présent. Les ciseaux, en effet, cela sert à découper, séparer, à diviser. Or toute ma vie et mon enseignement sont basés, sur le rapprochement et la réconciliation, le rassemblement et la réunification. Offrez moi plutôt, et pour ma plus grande joie, une aiguille, une simple aiguille] ».
Tout cela pour dire qu’il y a deux forces dans le monde, une force de division et une force de réconciliation. La religion authentique est celle ou l’aiguille agit pour recoudre. C’est ainsi que les co-facilitateurs ont compris d’une part, le choix qui s’est porté sur des ministres du culte et d’autre part, la mission qui leur est confiée dans le cadre de ce Dialogue national dans sa phase Politique.
La paix dans notre pays, le bien être et le mieux être de nos populations, pour que nous vivions dans un environnement paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté, doit constituer le leit-motive des membres des partis de la majorité et de l’opposition au cours de cette phase du Dialogue national.
C’est ici donc l’occasion de rappeler ce principe biblique tel que l’exprime le psalmiste dans le Psaumes;127:1 « Si l’Éternel ne bâtit la maison, Ceux qui la bâtissent travaillent en vain; Si l’Éternel ne garde la ville, Celui qui la garde veille en vain » .
La parole de Dieu incarne l’autorité, ainsi Dieu est souverain et ne saurait être offensé par ceux qui détiennent une autorité qui leur a été déléguée par lui. Les politiciens doivent craindre Dieu, être exemplaires, travailleurs, aptes à diriger, être honnêtes et intègres.
Pour se faire, nous exhortons notre élite politique engagée à ce Dialogue national, à s’ouvrir aux valeurs spirituelles qui seront nécessaires à la bonne tenue de ce Dialogue. Nous y veillerons. Le Mahat Ma Ghandi a fais cette déclaration fabuleuse que nous devons garder à l’esprit: « Une nation sans valeur spirituelle est comme un bateau sans gouvernail ».
Si danser est un art, Dialoguer l’est aussi, les deux verbes vont dans le sens de se mouvoir dans une série de mouvements, harmonieux et rythmés, qui fait plaisir à voir. Il nous semble important de rappeler ici que ce dialogue national ne doit ni être une danse au-dessus d’un volcan, ni une danse entre des loups. Pour se faire, il est juste que nous nous interrogions sur un certain nombre de questions:
=> Que devons nous faire, lorsque nous entendons les propos incendiaires des leaders politiques?
=> Qu’elle doit être notre attitude, face à ceux qui souvent dans cette sphère d’influence qu’est la Politique, incitent au désordre et tiennent des discours qui divisent la nation?
=> Que dire de l’incapacité de nos élites politiques à œuvrer pour un environnement paisible et tranquille, socle favorisant le jeu démocratique dans notre pays?
=> Que dire des propos haineux, véhiculés dans les réseaux sociaux?
=> Devons-nous nous taire, face aux dérives que nous constatons, lorsque nous voyons et entendons se qui s’écrit et se dit dans les médiats ?
=> Que doit-on faire face à la misère d’un trop grand nombre de nos compatriotes?
=> Doit-on rester silencieux face aux problèmes de l’éducation, de la santé du logement et du coût de la vie très élevé en ces temps de crise?
=> Que devons nous faire, lorsqu’investie d’une once d’autorité nous manquons d’exemplarité?
=> Que devons nous faire face aux cas récurrents et qui prennent des proportions dangereuses, qui ont pour noms: l’immoralité, les crimes rituels, qui ternissent l’image de notre pays?
=> Que dire de la destruction de la famille, cellule de base de la société gabonaise?
C’est à ces questions que dans le cadre de cette phase politique du Dialogue, devant Dieu et les hommes, que vous aurez à travailler. Que vous aurez à répondre aux interrogations et aux nombreuses recommandations qu’ont exprimées, l’ensemble de nos compatriotes à travers la riche contribution des panélistes lors de la phase citoyenne du dialogue national. Cela doit constituer, la seule motivation qui vous anime, dans la vérité, la justice et l’amour. Ne pas prendre en compte ces contributions, décrédibiliseraient le dialogue national.
Devant Dieu et les hommes, nous vous engageons au respect de trois valeurs qui devraient vous inspirer tout au long des travaux: (Vérité- Justice- Amour).
La vérité rend libre et nous permet de nous ouvrir à de nouvelles perspectives, en vue de notre libération, de toutes formes de certitudes qu’elles soient mentales, psychiques, spirituelles. À ce sujet je prends à mon compte ces paroles du Seigneur Jésus dans les évangiles : « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira » (Jean;8:32).
L’absence de justice ne blesse pas seulement le coeur des victimes, mais aussi celui des témoins. Ce dialogue répond à une exigence de justice. À notre élite politique ici rassemblée, il est de notre responsabilité de rappeler que, ce Dialogue ne doit en aucun cas promouvoir d’autres actes injustices. Il est écrit à ce sujet : « La justice élève une nation, Mais le péché est la honte des peuples » (Proverbes;14:34).
L’amour est d’une force incroyable, capable de construire, de bâtir, d’édifier des vies et des nations, nous pensons que c’est, cet amour que seul Dieu est capable de communiquer que nous voulons vous transférer et vous partager au nom de notre Seigneur Jésus-Christ.
L’hymne à l’amour tel que nous l’avons dans la bible vous sera d’une grande utilité, nous vous prions, tout au long de ces travaux, de vous en inspirer et de l’avoir chaque jour à l’esprit : « Et quand j’aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j’aurais même toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas [l’amour], je ne suis rien. Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n’ai pas [l’amour], cela ne me sert de rien. [L’amour] est patient, il est plein de bonté; l’amour n’est point envieux; [l’amour] ne se vante point, il ne s’enfle point d’orgueil, elle ne fait rien de malhonnête, il ne cherche point son intérêt, il ne s’irrite point, il ne soupçonne point le mal, il ne se réjouit point de l’injustice, mais il se réjouit de la vérité; il excuse tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout. [L’amour] ne périt jamais » (1Corinthiens;13:1-8).
Seul l’amour, vous délivrera de vous même pour vous porter vers l’autre, sinon vers les autres et les intérêts de notre peuple et de notre pays.
Que Dieu bénisse le Gabon.